Le panthéon Vodoun
Histoire du Vodoun
L'histoire rapporte que, dans l'ancien royaume du Danxome, on prétend que c'est Hwanjele, la mère du roi Tégbésu (1732-1774) qui aurait ramené le vodoun d'Adjahonmin à Abomey au XVIIIe siècle. Cependant, l'évocation du concept apparaît déjà dès 1658 dans les textes anciens. On peut reconnaître qu'en ce qui concerne le Danxome, il ne s'agit que de l'installation du panthéon Vodoun Mawu-Lissa. Dans tous les cas de figures, le Vodoun paraît être une réalité de l'aire culturelle aja-éwé avant la dispersion de Tado.
Cependant, avec les termes linguistiques différents, l'aire culturelle religieuse Yoruba, en dépit de la non utilisation du mot vodoun, est similaire à l'aire culturelle religieuse aja-éwé.
En effet, le mot Oricha remplace le mot vodoun. Mais, en dehors de la terminologie, il y a non seulement homologie de structure dans les panthéons comparés les uns avec les autres, mais aussi correspondance terme à terme de nombreuses divinités. Par exemple Mawu (plus Lissa) chez les fon correspond à Olodumare du côté des Yoruba, cette divinité apporte la réponse finale à toutes les inquiétudes hommes, c'est le roi omnipotent, la sagesse omnisciente, le juge, l'invisible, le suprême ordonnateur. Le culte de Lissa correspond à Obatala chez les Yoruba. De même, Hêviosso chez les fon, correspond à Shango chez les Yoruba ayant le même symbole, la hache. Le Sakpata chez les fon correspond à Sopono, la divinité du variole. La divinité Gu correspond à Ogu chez les Yoruba (dieu du fer et de la guerre), etc.
Le Vodoun est une conception du monde, une croyance en Dieu, l'être suprême invisible. Le culte du Vodoun croit à l'existence de deux mondes, l'invisible et le visible. Ces deux pôles se tiennent dans une harmonie grâce à des forces invisibles à maîtriser. C'est donc la recherche de la maîtrise de ces forces magnétique par certains qui a conduit à l'existence de plusieurs Vodoun.
Dans les langues telle que Aja, Ewé, Gen et Fon, nous avons le mot Vodoun avec les expressions consacrées spécifiques similaires.
Dans toutes les culture concernées, le Vodoun désigne toute puissance dépassant l'entendement humain et agissant au niveau du monde invisible même si ces actions ne se révèlent que dans le monde visible. Qu'ils concernent les objets de l'environnement (collines, montagnes, rivière, mer, arbres, animaux, etc) ou les ancêtres méritants consacrés comme tels; qu'ils soient conçus pour résoudre les problèmes du milieu (culte des ancêtres pour régler les problèmes de la famille) ou qu'ils soient des réponses à des maladies de la vie considérées comme monstrueux (fausses couches, variole, mort né, etc.) ou qu'enfin, ils visent à expliquer le monde. Le Vodoun traduit dans toutes ces cultures, les mêmes manières d'aborder les problèmes de la vie en organisant l'environnement.
En réalité, chaque divinité est un reflet du naturel et du surnaturel, du matériel et de l'immatériel, du monde visible et invisible, de la vie et de la mort.